L’ENTREVUE
La veille, je me suis dit que c’était l’occasion de me faire valoir, mais ce matin là, j’ai vu les choses différemment. Je n’avais pas le goût de me lever et j’avais l’impression de le faire sans même en voir l’utilité. Le rendez-vous à neuf heure pile, je me présente à l’entrevue quand même confiante et souriante. Bien entendu, je suis, comme à l’habitude, une quinzaine de minutes en avance.
Lorsque je pénètre les lieux de travail, on me regarde étrangement, puis je nomme le nom du responsable. Je sers la main de mon interlocuteur qui me dit de me présenter plus tard, car je suis à l’avance. Aucun endroit où attendre, je me retrouve à la rue à regarder une par une les vitrines des boutiques.
Pourtant, je n’ai pas le goût d’y retourner, j’ai un sentiment négatif de l’endroit et je ne m’y sens pas à l’aise. L’accueil ayant été étrange, j’y retourne quand même à l’heure demandée, mais de reculons. Je me tiens à l’entrée et personne ne vient me chercher. J’attends quelques minutes, puis toujours rien.
C’est à cet instant que j’ai compris. J’ai fait demi-tour, puis ne regardant pas derrière moi, je suis retournée à la maison. Ces gens n’ont pas compris que j’étais là pour moi et non pour eux. Ils n’ont pas compris que même si l’expérience n’y était pas, les compétences par contre avaient leur place. Ils n’ont pas compris qu’il fallait croire en moi. Ils n’ont rien compris. Oui, je vaux beaucoup plus que ça !